Recherches sur les ateliers de potiers gallo-romains de la Gaule Centrale.

Hors-série n°6 - Revue archéologique SITES, 1980

 

CARTE DES ATELIERS DE POTIERS DE LA GAULE CENTRALE

 

Hugues VERTET

 

Les recherches sur les céramiques gallo-romaines ont commencé dans le centre de la Gaule grâce à la découverte des ateliers où elles étaient fabriquées, au cours du XIXème siècle e| au début du XXème. Ensuite, elles ont porté sur leurs produits pendant plusieurs décades. Depuis une vingtaine d'années, des fouilles ont repris de nouveau sur les sites, mais en même temps la destruction des ateliers s'est accélérée sans que ce mouvement de recherches n'ait encore pu attirer l'attention générale sur une importante source de l'histoire économique antique. Nous avons essayé de dresser une carte de ces ateliers, et de résumer, dans une petite notice sur chacun d'eux, en quatre points très succincts: 1) leur situation géographique et économique; 2) Les fouilles dont ils furent l'objet; 3) les découvertes auxquelles ces fouilles ont donné lieu; 4) ce qui est advenu des objets ainsi découverts. Nous n'avons pas donné de bibliographie. On pourra se reporter aux dossiers que nous avons commencé de publier dans la Revue Archéologique SITES; ils réunissent des comptes rendus anciens, informations souvent fragmentaires, dispersées et peu accessibles aux chercheurs, leur analyse critique, l'état actuel des fouilles ou d'éventuelles vérifications sur le terrain. Tout cela aurait beaucoup surchargé le commentaire de cette carte. Nous l'avons voulu assez schématique pour donner une idée générale des implantations d'officines dont nous avons eu connaissance. Il est certain qu'une telle carte est un travail très incomplet et qu'elle pourra être largement complétée par des dépouillements d'archives, de revues et d'ouvrages sur le Puy-de-Dôme et la Saône-et-Loire, par des prospections terrestres et aériennes, par les découvertes ultérieures sur le terrain.

 

1. Découverte et abandon.

 

La grande période de découverte des ateliers de la Gaule centrale se situe il y a plus d'un siècle. Vers 1850, celui de Toulon-sur-Allier fut repéré, fouillé, publié en 1860. Une fois l'attention éveillée sur ce genre de vestiges, les trouvailles se succédèrent et se multiplièrent pendant une assez longue période. Elles furent ensuite abandonnées pendant longtemps. Seules les Martres-de-Veyre donnèrent lieu, à partir de 1936, près de cent ans après les fouilles de Toulon-sur-Allier, à une série de campagnes dirigées par J.R. Terrisse.

 

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Sporadiquement, des sondages étaient effectués par des collectionneurs, à Lezoux, à Toulon-sur-Allier, à Saint Rémy-en-Rollat, ... Des découvertes fortuites se produisaient à Vichy, surveillées par Monsieur Mosnier et le Docteur Morlet, dans la limite de leur temps libre. Aucun plan de ces travaux ne nous est parvenu. La plupart des sites signalés par les premiers chercheurs furent abandonnés. Il arrive qu'ils soient si oubliés que leur emplacement exact nous est inconnu, ou que les vestiges ont été détruits sans que nul n'y ait porté attention.

 

2. Matériel archéologique.

 

Le fruit même des recherches ne fut parfois pas conservé. Des collections furent jetées, dispersées entre les héritiers des fouilleurs ou vendues aux antiquaires, ... Leur trace est difficile, parfois impossible à suivre, à retrouver, d'autant que les étiquettes et les numéros, quand il y en avait, et les inventaires auxquels ils correspondaient, ont presque toujours disparu, même dans les Musées. I1 est même arrivé que les tessons déposés dans les réserves de ceux-ci fussent soumis aux vicissitudes du hasard. Ainsi à Moulins, la cave où avait été entreposé le produit des fouilles de la plupart des ateliers de l'Allier., a été occupée pendant la guerre de 1940-1945 pour établir une réserve municipale de pneumatiques. Sous les étagères effondrées, les tessons s'étaient entassés dans la poussière et furent parfois balayés au dehors et perdus.

 

Une des sources de renseignements des plus précieuses pour l'histoire de la Gaule romaine était ainsi retombée dans l'oubli. Pourtant, quarante ans après les travaux de Tudot, joseph Déchelette, en 1904, avait attiré de nouveau sur elle l'attention des savants français et étrangers par la publication de son ouvrage magistral "Les vases céramiques ornés de la Gaule romaine". Mais sa mort, au cours de la guerre de 1914-1918, et la disparition des fouilleurs de la Société d' Emulation du Bourbonnais marquèrent la fin, et des fouilles, et des recherches sur une partie importante du patrimoine national. En revanche, à la suite de leurs découvertes et de leurs études, des savants, principalement anglais et allemands, avaient saisi la valeur historique de la céramique gallo-romaine pour établir la chronologie des sites, et comprendre le cheminement des produits commerciaux, la romanisation des provinces, l'émergence des styles gallo-romains, ... Sur place, les élus locaux et les représentants du pouvoir n'accordaient point de place dans leurs préoccupations à cette richesse historique et culturelle, vers laquelle se tournaient les savants de nombreux pays. Des équipes se constituaient hors de France pour étudier les produits que le commerce antique avait dispersés au loin, mais les fabriques elles-mêmes de notre région, qui auraient été accessibles à des recherches, étaient oubliées des Français.

 

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3. Reprise des recherches.

 

Lentement, depuis une trentaine d'années seulement, des fouilles ont repris sur les sites de Lezoux, Toulon-sur-Allier , des Martres-de-Veyre, de Vichy, d'Yzeure/Sain-Bonnet, de Coulanges, de Saint Rémy-en-Rollat, ... Mais les moyens de travail sont si minimes en face de l'urbanisation, des travaux routiers, des transformations de l'agriculture, ... , que nous assistons aux destructions sans pouvoir mettre en oeuvre sérieusement les moyens techniques que l'archéologie moderne s'est donnés. Encore n'y assistons nous même pas toujours. Ainsi le tracé de la voie express Est/Ouest traverse le territoire le plus riche en ateliers céramiques de toute la Gaule, entre Loire et Allier; l'autoroute Clermont-Ferrand/Lyon coupe la commune de Lezoux sans qu'aucune prospection aérienne, ou au sol, n'ait été effectuée comme elle aurait dû l'être sur ces parcours. Une seule intervention de sauvetage a pu être réalisée sur la voie express, près de Toulonsur-Allier, grâce à l'appui de M. Busnel, Préfet de l'Allier, au dévouement de Philippe Bet et d'une équipe de bénévoles, et à la compréhension par M. Mollard, Directeur de l'Equipement de l'Allier, des divers inconvénients que suscitait le passage d'une route sur un atelier de cette importance. Le travail de fouilles archéologiques sur les ateliers a été une poursuite constante d'interventions, de sauvetages, d'observations, de mesures conservatoires du matériel archéologique, ... L'installation de dépôts de fouilles dans le Puy de Dôme et l'Allier, l'achat d'un terrain comme réserve foncière, le repérage de nouveaux ateliers avant leur disparition, et en même temps un début de publication des découvertes et d'essai de leur interprétation, ont été des opérations minimes, en comparaison de l'effort qui aurait dû être normalement réalisé pour la conservation et l'étude d'un tel patrimoine.

 

4. Localisation.

 

La carte que nous avons établie donne un relevé des fabriques de céramiques situées dans les vallées de la Loire, de l'Allier et de leurs affluents. Elles constituent ce qu'on appelle le "groupe des ateliers de la Gaule centrale". I1 n'existait certainement pas de limites précises à un tel ensemble, ce qui nous a permis de lui rattacher Néris et La Guerche. Des liens tantôt serrés, tantôt lâches selon les époques et l'évolution de l'économie, unissaient des officines différentes: les unes situées dans le périmètre des villes, les autres dans des bourgs, d'autres en milieu rural. Sur la carte, elles apparaissent plus denses dans cette région où les deux cours d'eau sortent du Massif Central et de plus en plus espacées à mesure qu'on s'en écarte. A cette, concentration aboutissaient des lignes de forces par où sont venus des courants d'influences l'une du Sud ( ateliers ruthènes et gabales ) , l'autre de l'Est, de Lyon et de la vallée du Rhône, l'autre du Nord/Est, d'Autun, et de la région éduenne.

 

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Plus tard, au moment de la grande expansion des ateliers, ces axes se sont inversés, et ajoutés aux axes commerciaux existants. Des ateliers ont essaimé plus ou moins loin, souvent le long de ces axes ou à leur extrémité; ainsi sommes-nous comme devant un organisme multicellulaire, vivant, aux contours imprécis; chaque atelier, dans la structure artisanale de cette époque semble avoir son individualité, et son propriétaire, vraisemblablement son autonomie financière.

 

5. Connaissance des ateliers.

 

La plupart des fabriques que nous avons inclues dans ce groupe ont produit, à une époque ou à une autre, de la terre sigillée ou des imitations de sigillée, et souvent des statuettes et des vases à glaçure plombifère. Mais ces productions, qui ne sont pas constantes, ne sont pas toujours évidentes. Ainsi Coulanges a été connu des fouilleurs, depuis près d'un siècle, comme produisant, sous les Antonins, seulement des jattes en terre blanche estampillées. Or les fouilles récentes nous ont montré qu'il existait au même endroit, au début du premier siècle, une fabrication de sigillée lisse et moulée, et sous les Flaviens une production de vaisselle culinaire de belle qualité. A Trévol, nous avons découvert, il y a peu de temps, un dépotoir de cruches et de vaisselles communes. Existait-il ici, comme à cinq kilomètres de ce site, à Yzeure/Saint-Bonnet, des fabrications de statuettes et de sigillée à côté des fours qui ne cuisaient que de la céramique culinaire? Les recherches ont été arrêtées faute de moyens et nous ne le savons pas.

 

Beaucoup d'ateliers de ce riche périmètre sont encore inconnus, o} ils le sont redevenus. Ainsi le Docteur Plicque avait identifié vingt-trois groupes d'officines dans le département du Puy-de-Dôme, surtout près des voies de communication et des cours d'eau de la Dore et de l'Allier (cf. Plicque, "Etude de céramiques arverno-romaines", Congrès Archéologique de France, 1885, p.283) . Mais nous ne savons pas où il les avait situés. D'autres sont apparus, comme à Gueugnon, lors du creusement de tranchées, et s'il ne s'était pas trouvé des amateurs pour s'en apercevoir et les fouiller, ils auraient disparu. D'autres apparaîtront, mais combien sont anéantis sans que personne ne les repère, parfois en raison de la volonté destructrice de certaines entreprises de travaux publics que la loi ne sanctionne pas.

 

Un travail de recherches concernant le produit des fouilles anciennes sur les ateliers a été effectué et se poursuit. Beaucoup d'objets ont été dispersés dans quantité de Musées et de collections particulières. Comme dans les collections publiques, ils ne portent souvent aucune indication d'origine; des analyses permettront peut-être de les rattacher à des ateliers disparus. Les études de Maurice Picon le permettent déjà pour la terre sigillée de plusieurs ateliers, mais les caractéristiques des argiles des statuettes, des lampes, des reliefs d'applique, des jattes, ... , ne sont pas encore établies complètement.

 

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6. Intégration des ateliers à la région.

 

Malgré ces informations très lacunaires sur les ateliers, quelques conclusions se dégagent déjà de cette carte et des courtes notices. Nous soulignerons la diversité d'implantation des installations: les unes travaillent dans les quartiers extérieurs des villes où furent aussi installés des artisanats variés: potiers, verriers, artisans du métal,: fer, bronze, peintres, sculpteurs, ... aussi bien dans les villes d'eaux: Vichy, Néris, Bourbon-Lancy, que dans les capitales: Autun, et probablement Clermont-Ferrand. D'autres ateliers fonctionnèrent dans les bourgs: à Chantenay St Imbert, Feurs ( ? ) , Gannat, les Martres de Veyre, Thiel-sur-Acolin, Varenne s-sur-Allier, ... D'autres sont proches de somptueuses villas dont ils dépendaient peut-être: Saligny-sur-Raudon, Yzeure, ... D'autres ont été découverts près de villages antiques: Saint Rémy-en-Rollat par exemple. Certains: Coulanges, Le Lary, La Forêt, Saint Didier-en-Rollat, Trevol,..., ont-ils été autonomes, ou les villas de leur propriétaire sont-elles encore inconnues ou plus éloignées? Seul Lezoux semble avoir constitué un véritable vicus artisanal, avec de vastes surfaces de préparation de l'argile, une nombreuse population ouvrière, des hameaux de potiers périphériques. Il se situe dans une région que nos prospections ont montrée riche en habitats parfois aisés, installés dans les terres fertiles qui longent le grand centre céramique arverne.

 

7. Rôle de Lezoux.

 

Ce centre a exercé une influence certaine sur les méthodes de fabrication et le style de la terre sigillée régionale par ses techniciens, ses fabricants de poinçons et de moules, ... et cela depuis Tibère jusqu'à la fin du deuxième siècle. Même si la présence d'artisans du métal, de vaisselle, d'appliques, de statuettes de bronze, d'argent dans les riches villes d'eaux de Vichy, de Bourbon, d'Autun avait pu enrichir les ateliers céramiques locaux de formes et de motifs nouveaux, il semble bien, en réalité, que c'est Lezoux qui a su, mieux que les autres officines, intégrer ces apports, en créer des styles nouveaux et ensuite les diffuser à tous les autres ateliers de la région.

 

A quoi cela tient-il? Peut-être principalement au pouvoir d'assimilation que représente une grande concentration d'artisans spécialisés dans la fabrication des poinçons et des moules, des vases et des vernis, en possession des tours de main et de techniques bien mises au point. Pendant deux siècles, Lezoux a mis sur le marché la production la plus homogène et la plus importante de la région, a diffusé ses moules et a créé ainsi les normes de la sigillée arverne; c'est sur cette base qu'ont travaillé les autres officines.

 

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I1 ne semble pas que ce centre ait eu le même rôle sur les autres fabrications céramiques. Ainsi les ateliers de l'Allier, notamment Yzeure et Toulon, paraissent avoir eux-mêmes les modèles de statuettes d'argile créés par Pistillus d'Autun (Cf. H.Vertet et G.Vuillemot: "Figurines gallo-romaines en argile d'Autun); les lampes ont été seulement surmoulées et parfois agrémentées de quelques motifs de sigillée, ... I1 est probable que ces productions n'ont pas représenté un aussi important chiffre d'affaire que celui de la terre sigillée. De ce fait, ou bien, comme les lampes, ils ont peu évolué, restant proches des originaux par le surmoulage; ou bien, comme les statuettes d'argile, ils se sont lentement transformés, entre les mains d'artisans indigènes qui leur imprimaient, plus ou moins consciemment la marque de l'art traditionnel et des croyances populaires.

 

8. Conclusion.

 

Le groupe des ateliers du centre de la Gaule a mis sur le marché des produits spécifiques: statuettes, vases à gla-çure plombifère, . . . , et créé son style de décor sigillé. Il y ajoute des lampes, des céramiques fines de toute sorte, des céramiques communes et grossières., des mortiers en terre blanche es-tampillés, des chenets à tête de bélier, des éléments d'architecture: briques, tuiles, antéfixes, plaques décoratives, masques, oscilla, . . . Il est un carrefour d'artisans et d'influences et se fait remarquer, parmi les autres ensembles céramiques de l'Empire romain, par la qualité et la variété de ses produits. En même temps, parce qu'il unissait, dans un même mouvement économique, des ateliers urbains, des ateliers de bourg, des ateliers isolés dans les campagnes et un vicus artisanal, parce qu'il mobilisait à la fois des ouvriers romanisés et des campagnards, le groupe des ateliers de potiers du Centre de la Gaule a pu établir une liaison entre les techniques, les arts, l'iconographie religieuse, ... du monde méditerranéen et du monde celtique, qui est une des clefs de la civilisation gallo-romaine.

 

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1-AUTUN (71) .

1.Des ateliers ont été découverts sur. une terrasse proche de la rivière Arroux, affluent de la Loire.Ils se situent probablement dans les bas-quartiers de la ville d'Autun, ancien ne capitale des Eduens. I1 existait aussi sans doute dans cette ville des ateliers de verriers, d'artisans du métal, et de sculpteurs.

 

2.Les fouilles anciennes eurent lieu en 1845, au coin du parc St jean-le-Grand, le plus rapproché de l'antique porte d' Arroux, et en 1866 lors des travaux d'établissement du chemin de fer, dans le même parc St jean, non loin du lieu des premières découvertes. Nous avons entrepris des fouilles, en 1971/1972, sur un quartier artisanal situé dans le même secteur de la ville. Elles donnèrent de nouveaux morceaux de statuettes en terre blanche, un morceau de moule de sigillée et des vestiges qui semblent avoir appartenu à des installations de verriers e| d'artisans du métal.

 

3.Les fouilles anciennes ont fourni de nombreux moules et plusieurs statuettes portant le nom de PISTILLVS (cf. H.Vertet et G.Vuillemot: "Figurines gallo-romaines en argile d'Autun, p.8-11 et 73-76) . Les fouilles modernes nous ont aussi permis de découvrir deux morceaux de moules de f.m.37, que les analyses du C. R.A. , à Lyon, ont montrés importés de Lezoux.

 

4.Les objets découverts sont conservés au Musée Rollin à Autun.

 

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2-BEGUES (03).

1. L'atelier est situé à 4 km de Gannat sur un petit plateau proche d'un oppidum hallstattien connu. I1 fait partie d'un établissement gallo-romain dont nous ne connaissons pas l'étendue, peut-être une villa rustique?

 

2. Les fouilles ont eu lieu en 1966-67-68. Elles ont donné un four rond, construit avec des morceaux de tuiles, au-dessous d'une cave flavienne remblayée.

 

3. Le four ne semble avoir cuit que des céramiques communes, mais dans les couches de remblai a été découvert un morceau de gobelet f.m.57 décoré d'arcatures verticales, du type de ceux de Saint-Rémy-en-Rollat. I1 y eut peut-être ici une fabrication de céramique à glaçure, pendant le premier siècle de notre ère, mais nous n'avons pas trouvé de vases de ce type dans le reste de la fouille.

 

4. Le matériel est au dépôt de fouilles départemental de l'Allier.

 

3-BELLERIVE-sur-ALLIER (03).

 

1. L'atelier est situé sur le flanc d'une colline proche de l'Allier, en milieu rural, au lieudit "Terre Franche". Mais la ville de Vichy (Aquis Calidis ) se trouve immédiatement sur l'autre rive de la rivière.

 

2. Le site était connu depuis longtemps par des ramassages de surface. Les fouilles récentes ont débuté au cours de l'été 1957, exécutées par le "groupe de fouilles de Terre Franche". La plupart des études sur cette fabrique ont paru dans la Revue Archéologique du Centre.

 

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3. L'atelier a fonctionné certainement dans la deuxième partie du second siècle et peut-être plus longtemps. I1 a surtout fabriqué de la terre sigillée lisse et moulée; on y a découvert aussi des vases excisés, des reliefs d'applique, des vases ovoïdes à épingles, de la céramique culinaire,-, et quelques figurines cuites sur place ou apportées des ateliers de Vichy.

 

4. Le matériel se trouve dans les collections du Docteur Vauthey, du G.A.A. du T.C.F., et du Centre de Recherches Archéologiques de Vichy.

 

4-BOURBON-LANCY (71).

 

1.L'atelier est situé sur le haut d'une colline proche de la Loire, dans les hauts quartiers de la ville thermale antique dont les établissements sont situés au creux d'un vallon. Dans le même quartier il y eut probablement des potiers, des verriers, des bronziers, des fabricants d'objets en os. La présence de nombreux morceaux de marbre provenant des carrières voisines de Gilly-sur-Loire et de Chatel-Perron fait supposer aussi la présence de sculpteurs. I1 y eut donc ici, comme dans les autres villes d'eaux fréquentées à l'époque gallo-romaine, un milieu artisanal actif .

 

2. Des fouilles eurent lieu de 1891 à 1892, et un compte rendu fut rédigé par MM. Bertrand et l'Abbé Melin, imprimé dans le Bulletin Archéologique du Comité de 1892. M. Bertrand avait déjà fouillé des ateliers de potiers à Toulon-sur-Allier (Le Lary et La Forêt), à Vichy, et à Saint-Pourçain-sur-Besbre.

 

3. L'atelier a produit des figurines en terre blanche (catalogue à paraître dans la Revue Archéologique SITES), peut-être aussi d'autres céramiques, mais le compte-rendu des fouilles mêle des objets trouvés dans plusieurs installations, semble-t-il.

 

4. Les collections ont disparu pendant la guerre de 1940-45. nous a déclaré leur ancien propriétaire. Les moulages de plusieurs statuettes se trouvent dans les réserves du Musée Rollin à Autun.

 

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5-BRIOUDE (43).

 

On signale la découverte de quelques fragments de moules de vases sigillés. La suite des recherches montrera s'il existait un atelier dans cette ville.

 

6-CHANTENAY SAINT-IMBERT (58).

 

1. Situé sur une terrasse de l'Allier, dans un bourg gallo-romain.

 

2.3. "I1 existait à Chantenay, un vaste bassin dont la circonférence n'avait pas moins de 80 mètres. I1 renfermait un dépôt d'argile dont l'origine remontait vraisemblablement au second siècle, à en juger par la beauté des fragments de vases qui se trouvaient dans une partie de ce bassin, qui sans doute avait été une mare. Des recherches faites récemment pour retrou ver le gisement d'où provenait cette argile ont été infructueuses; il est même probable que c'était une pâte mélangée. Elle était dans les meilleures conditions voulues pour faciliter aux animal cules leur développement et pour subir la fermentation qui, en divisant les petites molécules de terre, rend l'argile bien plus aisément malléable. " ( Tudot 1860 )

 

En 1879, sont signalés, au Sud de la place publique des fours et des fosses de potiers gallo-romains contenant encore de l'argile. Le sol était jonché de poteries sigillées, vernissées, très décorées, quelques unes portaient le nom du potier. Un autre rapport dit: "des morceaux de poterie samienne" (Cadastre, parcelles: 263 et 268 ) .

 

En 1905, est signalée la découverte de deux fours dont l'un est contigu à un puits. L'un d'eux fournit une cinquantaine de goulots d' "amphorines", à une ou deux anses.

 

4. Actuellement, nous ne savons pas si le matériel archéologique a été conservé.

 

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7-CHAREIL-CINTRAT (03).

 

En extrayant de la terre, près de Blanzat, "entre deux ruisseaux et la route de Saint-Pourçain à Chantelle", des ouvriers ont dégagé à une profondeur de 0m60 à 0m80 une énorme quantité de fragments de poterie; un four de potier y aurait été également découvert et démoli. ( Bulletin de la Société d' Emulation du Bourbonnais, T.XVII, 1882-86, pp.363-364)

 

8-CLERMONT-FERRAND (63).

 

1. La capitale des arvernes eut vraisemblablement ses ateliers de potiers; des découvertes ont révélé des fours qui cuisaient des imitations de céramique campaniennes et des céramiques de la Tène III. Les ateliers du premier et du deuxième siècle, s'ils existèrent, ne sont pas localisés de façon certaine à notre connaissance. On aurait trouvé des moules à l'Hôpital Ste-Marie, à St-Joseph, à Ste-Allyre. Des découvertes récentes semblent provenir d'un dépotoir d'atelier fabriquant de la sigillée au second siècle.

2. Des découvertes sont mentionnées dès 1885.

3. Elles comportent des moules de statuettes (Epona, cheval, socle, Vénus, taureau, ... ).

4. Plusieurs des moules de statuettes sont déposés au Musée de Moulins, d'autres au Musée des Antiquités Nationales de Saint-Germain-en-Laye.

 

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9-COULANGES (03).

 

1. L'atelier est situé sur une basse terrasse de la Loire, au bas d'une colline, proche du fleuve, dans l'antiquité, en milieu rural, au lieudit "Mortillon". Un dépôt de vases et des fondations de hangars ont été découverts sur les bords de la Loire, probablement, un lieu d'embarquement.

 

2. Des découvertes anciennes (1886 ) avaient situé l'atelier. Les fouilles récentes ont commencé en 1964 à la suite de découvertes signalées par Monsieur Henri de Villette. Des prospections archéomagnétiques effectuées par MM. Segond et Scheib, sous la direction de M.Thellier, permirent de fouiller de nombreux fours.

 

3. On connait trois périodes d'activité de cet atelier :

a) une période tibérienne: elle a donné le premier moule imité de ceux d' Arezzo trouvé en Gaule ( déposé chez M. de V fillette, Chateau de Mortillon), une quantité de formes f.1.28 guillochées, de la céramique commune souvent micacée, de la céramique fine.

b) une période flavienne: céramique culinaire.

c) une période antonine: l'atelier est spécialisé dans les jattes en terre blanche, l'intérieur est garni de grains de sable. Le nom du potier est souvent estampillé près du déversoir, sur la lèvre. I1 produit aussi des céramiques communes.

 

4. Le matériel est déposé au dépôt de fouilles départemental de l'Allier. I1 va, avec les fouilles, faire l'objet d'une publication complète dans un supplément de la Revue Archéologique SITES.

 

10-COURPI ERE (63).

 

1. L'atelier est situé sur une terrasse de la Dore, affluent de l'Allier, au lieudit "Bellimes". I1 se trouve près d'une voie romaine reconnue et à 16 km au Sud/Est de Lezoux.

 

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2. Des fouilles ont été entreprises il y a une dizaine d'années. Elles ont repris en 1977/1978 lors de la construction d'un nouveau C.E.S. à l'emplacement de l'atelier antique. Deux fours de la fin du premier siècle ont pu être fouillés avant leur destruction; un autre, du second siècle, a pu être conservé et sera présenté in situ dans la cour du collège lorsque des crédits seront alloués pour cette opération.

 

3. Le mobilier archéologique est composé de morceaux de moules et de fragments de vases de terre sigillée lisse et moulée du premier et du deuxième siècle, de poterie commune,...

 

4. Le matériel est déposé à Courpière.

 

11-COUZON (03) .

 

1.2.3. A proximité du cimetière, on aurait découvert des vases brisés, un moule en terre blanche et une statuette de Vénus. (Revue Historique, Artistique, Archéologique, T.III, 1886, p.95. J.J.Moret. "Note pour servir à l'histoire des paroisses bourbonnaises.", T.1, Moulins 1902, p.16).

 

4. Le matériel n'a pas été retrouvé.

 

12-FEURS (42) .

 

1. Dans la plaine de la Loire, atelier ( ? ) dans un bourg gallo-romain.

3.4. Le Musée conserve plusieurs moules de f.m.37 de style lédosien antonin, qui auraient été découverts sur place, mais cela n'est pas assuré.

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13-GANNAT ( 03) .

 

1. Dans la plaine de l'Allier, au pied d'une colline, à une vingtaine de kilomètres de la rivière dont le point le plus proche est à la hauteur de Vichy. L'atelier est situé dans un bourg antique ( traces d'habitations et d'un grand bâtiment).

 

2. Des fouilles eurent lieu approximativement entre 1880 et 1890. Elles auraient permis de découvrir des fours, des dépotoirs.

 

3. L'atelier a produit des vases à glaçure plombifère du type de Saint-Rémy-en-Rollat, et probablement aussi des cruches à engobe blanc. (Dossier à paraître dans la Revue Archéologique SITES).

 

4. Le matériel n'a pu encore être retrouvé.

 

14-LA GUERCHE (58).

 

1. L'atelier se trouvait dans la plaine de La Guerche, à 500 mètres de Bourg de Chantay.

 

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3. I1 aurait fabriqué des statuettes, mais leur aspect est si différent de celles que l'on a étudiées dans les autres ateliers que l'on attend des fouilles pour se prononcer sur leur authenti-cité. Une importante collection de moules en provient. (Mémoires de la Société des Antiquaires du Centre, T.XVI, 1889, p.1 à 65. Leur authenticité a été contestée, voir ibidem, T.XXI, 1895-96, p.XXXIV).

 

4. Les collections sont déposées dans les réserves de Saint-Germain-en-Laye.

 

15- GEUGNON (71).

1. Les ateliers se situent dans la vallée de l' Arroux, affluent de la Loire, qui passe à Autun et dont la vallée était probablement suivie par une voie antique. Ils ne sont pas éloignés de la rivière. Pour le moment, il ne semble pas exister de trace d'une ville antique près des ateliers.

 

2. Les ateliers ont été découverts, en 1965-1966, à l'oc casion de la mise en place d'un aqueduc et d'une conduite de gaz naturel, au lieudit "Le Vieux Fresne". Ils étaient complète ment ignorés auparavant; les fouilles ont été effectuées immédia tement par le groupe archéologique de Gueugnon-Monceau, et animées par Monsieur Parriat. De nombreux fours et dépotoirs ont été découverts et les recherches continuent.

 

3. La production comprend de la sigillée lisse et moulée, des céramiques métallescentes, des vases à relief d'applique, des statuettes, de la vaisselle culinaire (pots, cruches, amphores, ... ). Elle aurait duré des Ier au IVème siècle.

 

4. Les publications sur cet atelier ont paru en majeure partie dans "La Physiophile", revue périodique de la Société d'Histoire Naturelle de Monceau-les-Mines. Les objets sont déposés dans un dépôt de fouilles à Gueugnon.

 

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16-LEZOUX (63).

 

1. Les potiers étaient réunis en un vicus artisanal. Des hameaux avec des fours et des ateliers s'étaient dispersés dans campagne voisine, surtout au IIème siècle. Le vicus est situé à dix kilomètres de la rivière Allier et à 24 kilomètres de Clermont- Ferrand, capitale des Arvernes, sur une langue de terrains argilo-sableuse, orientée presque Nord/Sud. C'est une zone limite entre une zone vallonnée et la plaine limoneuse et fertile de la Limagne. La ville actuelle recouvre rapidement le site antique.

 

2. Le site était connu depuis fort longtemps, soumis à des fouilles et à des pillages fréquents. Des fours de potiers, des ateliers, des puits, des dépotoirs, des habitats, un temple (?), des nécropoles ont été découverts et le sont encore de nos jours. Les fouilles modernes ont repris depuis une vingtaine d'années, et ont permis des études précises d'installations et de nécropoles.

 

3. Les fabrications comportent surtout de la terre sigil lée (TSL et TSM), des reliefs d'applique, des vases excisés, de la céramique fine (vases à épingles, cruches à engobe blanc, ... ), des lampes, des statuettes, des chenets à tête de bélier, des antéfixes, des plaques architecturales décoratives, ... La fabrication de la céramique fine et commune est plus importante qu'on ne le suppose habituellement. Les fouilles récentes ont montré que la production de céramique antique dure au moins de Tibère au quatrième siècle. I1 se peut aussi que des céramiques aient été fabriquées à la Tène. Fait remarquable, la production a perduré jusqu'au début du XXème siècle dans la même ville, et les fouilles récentes ont révélé des ateliers médiévaux.

 

4. Les collections anciennes ont été en grande partie dispersées et vendues. Le Musée des Antiquités Nationales, ceux de Roanne, de Clermont-Ferrand, de Rochemont, de Genève, de Leeds,..., en conservent des ensembles importants. Le produit des fouilles actuelles est conservé dans des dépôts de fouilles locaux, et exposé dans un petit Musée Municipal.

 

p. 29

 

17-Les MARTRES de VEYRE (63).

 

1. Les ateliers de potiers sont situés sur la basse terrasse de l'Allier qui surplombe la rivière. Un quartier artisanal (potiers, forgerons, peut-être bronziers) était installé au premier de notre ère. Les fouilles récentes de Madame Romeuf ont montré que fonctionnait à cet endroit une meunerie. Des ateliers de sigillée se développent au IIème siècle, 150 mètres plus à l'Ouest. Nous sommes ici probablement dans les quartiers extérieurs d'une petite agglomération gallo-romaine, comme le montre l'existence d'une nécropole assez proche.

2. Dès 1820, nombreux sondages et pillages. Fouilliés par J.R. Terrisse de 1936 à 1957; découverte de plusieurs fours dont un intact, et de dépotoirs. A la suite de terra -municipaux, reprise des fouilles en 1966 par H.Vertet par A.M. Romeuf, sur un site proche des ateliers. Découverte de diverses structures qui ont fourni quantité de morceaux de TSL, de TSM et de moules analogues à ceux découverts par J.R. Terrisse, et d'un four de potier du début du premier siècle.

 

3. Au Ier siècle, production de céramiques communes (jattes, assiettes, cruches, grands gobelets ...) Au premier siècle, l'atelier produit surtout de la TSL et de la TSM, des vases excisés, des gobelets à épingles, quelques vases à reliefs d'applique, mais aussi de la céramique culinaire, vases ovoïdes, cruches, marmites à trois pieds, ... Les découvertes récentes montrent que la production de sigillée a duré au moins du début

à la fin du second siècle.

 

4. Le produit des fouilles anciennes est dispersé dans de nombreux musées (Clermont-Ferrand, Moulins, Roanne,...) et collections particulières ( La Tournerie, ...) . Le produit des fouilles de J.R. Terrisse se trouve chez l'inventeur. Le produit des fouilles récentes est déposé dans les dépôts de la Circonscription archéologique d'Auvergne.

 

p. 30

 

18-LUBIE (03).

 

1. Les ateliers se trouvaient sur la rive gauche de la Besbre, affluent de la Loire, à un peu plus d'un kilomètre en aval de Lapalisse. I1 y aurait eu de "nombreuses preuves d'habitations antiques", tuiles à rebord et autres matériaux antiques, restes probables d'un village gallo-romain.

 

2. Le site fut découvert en 1860. Des fouilles furent effectuées en 1878/79, donnant des dépotoirs mais pas de fours. Aucune prospection sérieuse n'a été effectuée depuis cette date. Le niveau de la plaine est actuellement assez proche de celui de la rivière pour que les terrains des ateliers soient inondables. Un Lipidiacensis pagus est attesté à une date postérieure à celle des ateliers.

 

3. La production parait réduite à la terre sigillée lisse et moulée de la période antonine.

 

4. Le produit des fouilles a été déposé en grande partie dans les réserves du Musée de Moulins, mais sans indication d'origine. Nous en avons identifié une partie grâce aux descriptions publiées dans la Société d'Emulation du Bo}rbonnais. (Cf: G. Pic et H.Vertet: "Tessons de céramique sigillée signés du potier Doeccus", RAE, t.XII, pp.34 à 41. )

 

19-NERIS-les-BAI NS (03).

 

1. Les ateliers découverts sont situés sur le plateau granitique qui surplombe les sources, sur le versant nord-est du vallon où on a retrouvé les établissements de bains. Ils étaient placés dans les hauts quartiers de la ville, comme à Bourbon-Lancy.

p. 31

2. Les fouilles sont menées par Michel Desnoyers et son équipe depuis l'été 1969; des fours et des dépotoirs ont été dé-couverts et étudiés.

 

3. L'atelier a fourni notamment des fragments de moules de terre sigillée moulée datés de l'époque tibérienne, un poinçon-matrice, des, cruches à engobe blanc,...

 

4. M.Desnoyers a fait paraître plusieurs publications préliminaires. Le matériel est déposé dans les dépôts de fouilles de Néris.

20- PIERREFITTE-sur-LOIRE (03).

1. Au lieudit "Le Theil", nom d'une propriété, la Loire en rongeant ses berges a découvert un puits, de . l'autre côté du bief du moulin moderne, des vestiges d'habitations antiques.

 

2. Le Docteur Bailleau fouilla là en 1868 et y découvre "des quartiers de grosses briques soudés ensemble et vitrifiés appartenant à un four de potier ou de briquetier".

 

4. Le matériel est peut-être dans un des lots de la collection Bailleau, partagée actuellement entre ses héritiers.

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21 St DIDIER-la-FORET (en-ROLLAT) (03)

 

1. L'atelier se trouve en milieu rural, mais nous ne l'avons pas encore situé sur le terrain.

 

2. Les fouilles eurent lieu en 1882. Un four de potier a été fouillé, il était très bien conservé; il en existait au moins deux autres; un dessin était joint au rapport présenté à la Société d'Emulation du Bourbonnais, nous ne l'avons pas retrouvé.

 

3. "On devait y fabriquer des vases en tous genres, si on en juge par les débris que nous avons rencontrés, depuis la pâte la plus vulgaire et les formes les plus communes jusqu'à cette belle poterie rouge que les Romains montraient avec orgueil et que nous désignons sous le nom de "terra campana". (B.S.E. 1882, p.377.) Dans le four, il y avait donc des céramiques sigillées et communes.

 

4. Nous n'avons pas retrouvé trace du matériel archéologique découvert.

 

22-St GERAND-le-PUY (03) .

 

"Un four de potier gallo-romain, une tour ronde de cette époque dans laquelle gisaient de nombreux débris ont été notés, mais on ignore les lieux précis où de telles découvertes ont été faites." (F. Perot, "Inventaire. 1891.". 10ème Année, B.S.E., T.1, 1893. p.78. )

 

23-St LEGER-des-BRUYERES (03).

 

1. Les ateliers ont été découverts au hameau des "Tournus", commune de St Léger-sur-Vouzance (anciennement St Léger-des-Bruyères); les Tournus sont proches d'un ruisseau qui se jette dans la Vouzance, affluent de la Loire, et à quatre kilomètres du fleuve. Le site n'a pas encore été retrouvé.

 

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2. Fouille à la fin du XIXème siècle (? ) .

 

3. Grande quantité de poteries et de statuettes (Mercure, Vénus, chevaux,-); probablement vase à glaçure plombifère.

 

4. Nous n'avons pas retrouvé trace des statuettes, ni des poteries, mais le moulage d'une seule figurine (à paraître dans la Revue Archéologique SITES).

 

24-St MENOUX- (03) .

 

" Plusieurs fours de potiers de l'époque gallo-romaine auraient été découverts sur le domaine de Souis et sur celui des Negnauts; en ces mêmes lieux, on a retrouvé des fragments de poterie". (Recueil mensuel historique archéologique et artistique, T.VI. 1892, p.160.)

 

25-St PONT (03) .

 

1. "Non loin du bourg, on a retrouvé les restes d'un four de potier gallo-romain". (Germouty: "Monographies communales -arrondissement de Gannat et du canton de Montmarault." , Gannat 1909, p.182. )

 

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26-St POURCAIN-sur-BESBRE (03).

1. Le site se trouve sur les flancs d'un petit vallon suivi par le ruisseau du Charray, affluent de la Besbre; l'atelier, étant situé en-dehors de toute agglomération antique reconnue, est de type nettement rural.

2. Les fouilles eurent lieu en 1867 et 1869. De nombreux fours, ainsi que des dépotoirs, furent découverts par le Docteur Baillaud, M. Bertrand, et M. de Conny.

3. L'atelier a fourni des statuettes et leurs moules signés, des oscilla; des moules de vases à glaçure plombifère; "dans l'un des fours, il n'y avait qu'une seule espèce de vases, espèce de mortier à large bord. On a recueilli aussi de beaux vases rouges, des urnettes charmantes avec décoration en barbotine et côtes (vases à épingles), d'autres urnettes à bossage et une foule de poteries... une lampe, de la sigillée lisse et moulée, et deux poinçons-matrices."

4. Le produit des fouilles se trouve dans différents Musées (Musée des Antiquités Nationales, Musée de Moulins, ... et dans différentes collections particulières).

27-St REMY-en-ROLLAT (03).

1. L'atelier se trouve , sur une basse terrasse, au pied d'une colline qui descend en pente douce vers l'Allier. Des traces d'habitat ont été découvertes un peu plus haut.

2. Les premières fouilles ont été organisées par le propriétaire du terrain vers 1894; d'autres fouilles plus systématiques ont été effectuées par A.Bertrand en 1900. M.Latournerie y reprend des recherches en 1942. J'ai effectué des sondages en 1960 et 1962. Ces recherches successives ont donné des fonds de fours, des dépôts d'argile, des cuvés dallées avec des tuiles, des dépotoirs.

 

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3. I1 semble y avoir eu à St Rémy des produits de deux périodes : Claude-Néron = céramique à glaçure plombifère (avec de nombreux morceaux de moules), à engobe blanc, des assiettes en terre grise (type gallo-belge, estampilles sur deux lignes), des vases décorés d'écailles... biberons, passoire (quelques tessons de T.S.L. et de T.S.M. de La Graufesenque y sont mêlés) .

Fin 1er/IIème siècle = statuettes et oscilla.

(cf. un dossier des fouilles et découvertes: H.Vertet, "Les gla-çures plombifères du Centre de la Gaule - l'atelier de St Rémy-en-Rollat -, Revue Archéologique SITES n°3/4, 1979, pp. 28 à 63).

 

4. Le produit des fouilles anciennes est partagé entre les Musées de Roanne et de Moulins. Le produit des fouilles récentes est au dépôt départemental des fouilles de l'Allier. Publication en cours dans SITES.

 

28-SALI GNY-sur-ROUDON (03).

 

1. L'atelier se trouve sur le flanc d'un coteau, sur la rive droite du Roudon, affluent de la Loire, au lieudit "Les Gaillards". Il y avait aussi à Saligny une immense villa au lieudit "Les Varennes", avec hypocauste, enduits peints, colonne en marbre gris, "des piscines dont je n'ai plus trouvé que des fragments de béton", un village gaulois près du ruisseau de Tilly.

 

2. Fouille du Docteur Bailleau dans la deuxième partie du XIXème siècle.

 

3. Four de potier d'un mètre de long sur Om60 de large. T.S.M. et T.S.L. (estampille PACATI), céramique métallisée, incisée. Le Docteur Bailleau signale un autre four de potier au lieudit "Montdadon".

 

4. Quelques vestiges dan une collection particulière (étude à paraître dans SITES).

 

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29-THIEL-sur-ACOLIN (03).

 

1. Situé dans la Sologne Bourbonnaise, près de l'Acolin, Thiel-sur-Acolin est peut-être Sitilia de la table de Peutinger. D'autres découvertes, tombes et voies romaines, ont été signalées, et indiqueraient un petit bourg antique.

 

2. Découvertes fortuites lors du creusement de la cave d'une maison au lieudit "La Velle", probablement dépotoir d'atelier; aucune fouille n'a pu être entreprise (ni fours, ni moules, n'ont été découverts à notre connaissance).

 

3. Une quantité de statuettes identiques, de même argile (en général rose recouverte d'un engobe blanc), différente de celle des ateliers de Toulon-sur-Allier, de St Bonnet, de Vichy, laissent supposer l'existence d'un atelier local (cf. H.Vertet : "Vénus, cucullatus, et autres figurations de l'officine de Thiel-sur-Acolin", Revue Archéologique de l'Est, t.Xl, 1960, pp.303 à 314). Les documents me semblent datables du deuxième siècle de notre ère.

 

4. Une partie des découvertes est demeurée chez des particuliers à Thiel; quelques objets sont au dépôt de fouilles départemental de l'Allier.

 

30-TOULON-sur-ALLIER / "Le Lary" (03).

 

1. L'atelier se trouve à Toulon-sur-Allier, au lieudit "Le Lary" sur une basse terrasse à 2 km environ de l'Allier; l'atelier ne semble rattaché à aucune agglomération.

 

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2. La découverte de l'atelier s'est produite au cours du creusement de la cave d'une maison en 1856. Les fouilles furent entreprises aussitôt par E. Tudot. Ensuite des sondages furent fréquemment effectués par des collectionneurs. Des fours et des dépotoirs furent mis au jour. Ces découvertes n'ont pas donné lieu à des rapports de fouilles, mises à part quelques indications de Tudot, que les fouilles modernes ont montrées inexactes. Celles-ci ont repris à partir de 1960.

 

3. Découverte de statuettes et de sigillée, et de moules; T.S. L. , vases à reliefs d'applique, patère à manche, céramique métallisée, assiettes peintes. IIème siècle.

 

4. Les collections provenant de fouilles anciennes Tudot, Bertrand, Esmonnot, ont été dispersées entre divers musées: Musée de Moulins, Musée des Antiquités Nationales, ... De nombreux musées français et étrangers conservent des objets provenant des fouilles du Lary. Le produit des fouilles modernes a été placé dans le dépôt de fouilles départemental de l'Allier. Les figurines provenant des fouilles anciennes ont été publiées dans "Le catalogue des statuettes en argile gallo-romaine du Musée des Antiquités Nationales. Celles qui sont au Musée de Moulins sont en cours d'étude, de même que le produit des fouilles modernes.

 

31-TOULON-sur-ALLIER / "La Forêt" (03).

 

1. L'atelier est situé dans la vallée de la Sonnante; petit affluent de l'Allier, à un kilomètre environ du Lary. Il s'agit peut-être seulement de deux hameaux de la même fabrique situés chacun sur une rive de ce ruisseau, Le Lary à droite, La Forêt à gauche du ruisseau, au pied des collines qui bordent la plaine de l'Allier.

 

2. Fouilles anciennes 1863 - 1864 - 1889.

Fouilles modernes reprises en 1978/79 à la suite des travaux de la voie express Est/Ouest (cf. Ph. Bet et H. Vertet: "Fouilles de sauvetage d'un habitat de la zône des ateliers du I I ° s à Toulon-sur-Allier/La Forêt (Allier)", Revue Archéologique SITES, Hors-série n°6, 1980.)

 

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3. Découverte de deux périodes d'occupation du site:

1) flavienne datée par des tessons de f.m.29 de La Graufesenque et de la céramique commune.

2) antonine: habitat et dépotoirs contenant des statuettes: déesses mères, Vénus, cucullatus (signé GRECVS), buste d'enfant rieur, chevaux, etc... Moules signés ABVDINOS, SEVERIANVS, VRBICOS, VRBANVS, T.S.M. et T.S.L., céramique commune. Production très proche de celle du Lary.

 

32-TREVOL (03).

 

Nous avons, pour l'instant, peu de renseignements sur cet atelier. Il est situé en plaine.

 

33-VARENNES-sur-ALLIER (03).

 

1. Les ateliers étaient situés sur le versant d'une terrasse qui descend sur la plaine de l'Allier, probablement en bordure d'un bourg gallo-romain, très probablement Vorogium de la Table de Peutinger.

 

2. Fouilles anciennes en 1887, au niveau de la rue de l'abattoir; un four construit en argile façonné à la main sans autre matériau; quelques fragments de moules ont été retrouvés à proximité.

Fouilles modernes en 1975-76. Elles ont donné plu-sieurs fours de potiers qui cuisaient des céramiques culinaires. (Etude à paraître dans SITES).

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3. "moule de terre grossière comme de la tuile, donnant au moulage le nez, la joue et l'oeil d'un visage, moulé sur nature, ce qui confirme l'existence de potiers modeleurs que j'y avais reconnue il y a bien des années". (B.S.E., t.XVIII, p.27). moules de statuettes.

 

4. Le produit des fouilles modernes est conservé au dépôt des fouilles départemental de l'Allier.

 

34-VICHY (03).

 

1. Des ateliers de potiers se sont trouvés en plusieurs points de la ville. L'ensemble étudié le plus important a été découvert au pied des collines qui descendent sur la terrasse où est construite la ville (emplacement actuel de la gare), dans un quartier périphérique plus éloigné de la rivière Allier. Ils se trouvent donc en milieu urbain (Aquis Calidis de la Table de Peutinger), où se rencontrent d'autres activités artisanales (bronziers, forgerons).

 

2. Des ateliers et des fours de formes différentes ont été découverts, ainsi que des dépotoirs. (cf. H.Vertet: "Les glaçures plombifères gallo-romaines du Centre de la Gaule - 2 - Vichy.)

 

3. Statuettes en argile blanche, moules; vases sigillés lisse et moulés, moules; céramique à glaçure plombifère, moules; vases à reliefs d'applique; céramique fines guillochées, lisses; lampes, ...

 

4. Les ensembles les plus importants provenant de Vichy se trouvent au Musée de Moulins, et à celui des Antiquités Nationales, dans des collections particulières (Chastel Franc de la Compagnie Fermière, etc,).

 

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35-YZEURE / "St Bonnet" (03).

 

1. Les ateliers se trouvent à deux kilomètres de la rivière, sur une haute terrasse de l'Allier entaillée par le ruisseau de Grillet, et sur sa rive droite, au lieudit "St Bonnet". Près des ateliers, à l'Ouest, une nécropole à incinération a été localisée; à 1 km5 environ, a été située une grande villa avec hypocauste, "piscines", placages de marbre, puits avec margelle de grès. De l'autre coté du thalweg, se trouve un établissement gallo-romain marqué par la présence de plusieurs colonnes, probablement un petit bourg gallo-romain.

 

2. Des fouilles ont eu lieu de 1898 à 1901, puis nous en avons repris en 1959, 1960,en 1967-68, et de 1974 à 1977 en fouilles de sauvetage. De nombreux fours de potiers, des vestiges d'ateliers de forgeron, des dépotoirs, des sols d'habitat ont été découverts.

 

3. Le matériel comprend des productions de plusieurs époques:

a) période tibérienne, probablement f.m.57, terra nigra,...

b)période flavienne, céramique fine et grossière; vases à glaçure plombifère.

c) période trajane, statuettes, céramique commune.

d) période antonine, probablement T.S.L. et T.S.M.

4. Produit des fouilles anciennes: Musée de Moulins, collections particulières...

Produit des fouilles modernes: Dépôt des fouilles départemental de l'Allier.

 

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